mardi 22 octobre 2013

Appel à souscriptions !


Les éditeurs émettent des appels à textes. Moi, en tant qu’auteur, je me permets de lancer un appel à souscriptions.

Mon roman Glace Grise, un thriller espionnage, va paraitre aux éditions Terriciaë d’ici la fin de l’année. Toutefois, l’éditeur est une petite structure de bénévoles et demande 25 souscriptions au préalable. Je précise qu’il s’agit d’un vrai éditeur et que le roman sera disponible en librairie (contrairement aux services d’impression à la demande d’Édilivre par exemple).

Mais de quoi ça parle ? Voici le texte de la quatrième de couverture :

« Un homme se réveille dans un hôpital, amnésique. Aidé par une mystérieuse infirmière, il parvient à tromper la surveillance dont il fait l’objet. Seul en plein Paris, les questions se bousculent dans sa tête. Qui est-il ? Qui sont ces hommes étranges lancés à ses trousses ? Quel secret se cache dans les méandres de sa mémoire défaillante ? Alors qu’une course-poursuite s’engage, il lui faudra lutter pour sa survie et reconstituer ses souvenirs en lambeaux.
Avec le concours de personnages variés et ambigus, il part à la recherche de son propre passé. De détails retrouvés en révélations éprouvantes, sa quête le mènera dans un pays ravagé par trente années de guerre où règnent pauvreté, corruption et trafics en tous genres, également fascinante terre d’aventures et d’exotisme.
Glace Grise est un surprenant thriller géopolitique mêlant action, rebondissements et voyage initiatique, qui aborde de manière crue et réaliste la politique étrangère de l’Occident. »
 

Nous en sommes à 15 souscriptions. N’étant pas d’un naturel sociable, j’avoue peiner pour atteindre le quota.

Le chèque n’est encaissé qu’à l’expédition du roman et les frais de port sont offerts. Je peux d’ores et déjà rassurer le futur souscripteur en affirmant que le roman sera édité, parce que j’achèterai le complément pour monter à 25 et je revendrai à prix coûtant ces exemplaires dans des salons du livre.

Alors n’hésitez plus ! Voici le bon de souscription à télécharger.
 

 

jeudi 17 octobre 2013

Critique : La Princesse Noire, de Serge Brussolo


Éditeur : Le Livre de Poche
Date de parution : 2004
Genre : Thriller médiéval 

L’action se passe en Scandinavie au temps des Vikings et de l’essor du christianisme dans cette région.

Le personnage principal est une jeune fille de seize ans. Comme beaucoup d’héroïnes de fiction moderne, elle a un tempérament très masculin, comme un homme sans la force physique. Orfèvre dans la boutique de sa mère, elle s’ennuie et rêve d’aventure. Son vœu est exaucé : elle est capturée par des Vikings et vendue comme esclave. Une mystérieuse princesse noire l’achète, direction son château sur une île rustique.

Là, notre héroïne doit s’occuper d’enfants infirmes que la châtelaine recueille. Elle se rend compte que les enfants sont négligés et qu’en plus, il y en a d’autres, aveugles, dans les souterrains sous le château. Dans la lande, un monstre ailé sème la terreur. Enfin, les villageois colportent sur la princesse noire les pires rumeurs. Sans se frapper, notre héroïne aux nerfs d’acier va démêler l’écheveau des mensonges, des superstitions et des bassesses de chacun.

Comme dans tout bon thriller, Brussolo multiplie les fausses pistes. La figure de style principale du thriller est respectée : chacun n’est pas celui qu’on croit.

Le style de l’auteur est vivant et sans fioriture. Pas brillant, certes, mais efficace et précis.

L’ambiance est oppressante, la peur et la superstition (donc la religion) règnent. Ce n’est pas la première fois que Brussolo met de façon lucide en scène la fondation de légende, mythe et finalement, l’invention de dieux par un groupe d’humains ignorants et écrasés par l’angoisse (cf. Shag l’idiot).

Même s’il met en évidence la bassesse de l’âme humaine, préférant réalisme à humanisme, Brussolo a le grand mérite d’éviter tout manichéisme. Chaque personnage, aussi maléfique qu’il paraisse, a de bonnes raisons d’agir comme il le fait. À part le personnage principal trop masculin et trop robuste nerveusement, voire trop malin, la psychologie des autres personnages tient vraiment la route.

Serge Brussolo, le maître français de la littérature de genre, signe une nouvelle fois une œuvre originale et marquante.
 
 


 

mercredi 9 octobre 2013

Les Éditions de l’Abat-Jour publient un feuilleton noir de Lordius !


Les Éditions de l’Abat-Jour sont un éditeur numérique dynamique. Au menu : des nouvelles en ligne (téléchargeables au format pdf), des livres numériques, un magazine littéraire trimestriel baptisé l’Ampoule, et des feuilletons littéraires hebdomadaires.

Détective à la dérive propose chaque lundi un épisode des enquêtes frappées d’Axtone Latuile, un détective privé alcoolo-dépendant, fauché et nihiliste.

Un grand merci au dessinateur Marray qui a réalisé l’illustration-couverture du feuilleton :
 

mercredi 2 octobre 2013

Critique : Le client (bande dessinée)


Scénariste : Zidrou (auteur de l’élève Ducobu)
Dessinateur : Man
Éditeur : Dargaud
Date de parution : 2013
Genre : Thriller romantique et sordide à la fois 

Quelque part dans un coin d’Espagne interlope, un homme fréquente un bar à putes. Il tombe amoureux de l’une d’elles. Elle aussi, semble-t-il. Il veut la sortir de là, mais l’organisation veille. Alors cet homme amoureux enlève la fille du chef de l’organisation.

On s’identifie facilement au personnage principal. Il n’est ni beau ni doué pour l’action contrairement à la coutume. Il est petit, binoclard, étriqué d’épaules et gras du bide. C’est monsieur tout-le-monde. Sincérité, émotion et authenticité baignent cette fiction : on s’y croirait.

Il n’est pas le modèle courageux. Pourtant, pour sauver sa dulcinée, il est prêt à charger les moulins de la pègre. La passion amoureuse qui fait prendre tous les risques, voilà un thème délicieusement romantique.

Concernant le dessin, la mise en scène, l’expressivité des personnages, les couleurs : tout est réussi. J’apprécie particulièrement les dominantes de couleurs par scène et souvent par planche qui donnent au récit une sorte de rythme poétique visuel comme dans Les sentinelles. Les flashbacks sont indiqués par des bordures de case noires, le présent est classiquement en blanc, autre initiative heureuse.

Le dessin livre un maximum d’information et d’expressivité par case, une densité qui illustre « un dessin vaut mille mots ». Les scènes, même brèves sont donc très suggestives. La maîtrise narrative et picturale des deux auteurs est tout simplement remarquable. Avec eux, le roman graphique est un art majeur. Le meilleur de la BD européenne, rien de moins.