Nombre de
volumes : 20
Scénariste :
Tsugumi Ōba
Dessinateur :
Takeshi Obata
Date de
parution : 2008-2012 au Japon
Genre : Shônen
et romance
Mashiro
possède un don pour le dessin. Il veut suivre la voie de son oncle qui fut
mangaka. Takagi, le premier de la classe, écrit des scénarios. La passion du
manga et l’ambition dévorante les rapprochent. Du haut de leurs 14 ans, ils
décident de devenir des mangakas professionnels. Mieux, même ! De devenir
les meilleurs. Et vite ! Avant 18 ans, parce que Mashiro a hâte de se
marier. Or sa romantique dulcinée lui a interdit de l’approcher tant qu’il n’a
pas percé. Alors, il est motivé à fond !
Ce manga, dont
un anime a été tiré, a connu au Japon un immense succès, plus de quinze
millions de copies vendues. Pourquoi ?
Pas grâce au
dessin, à mon avis. J’ai calculé que le dessinateur a produit un tome tous les
deux mois, soit cent planches par mois ! Même avec une armée d’assistants,
le résultat ne peut être que médiocre, bâclé et stéréotypé.
L’intérêt
vient de l’originalité du scénario. Un manga de type shônen s’adresse aux
garçons, enfants et adolescents. Or Bakuman comporte aussi un thème romance
apte à séduire les jeunes filles (manga de type shôjo).
On y trouve
certains stéréotypes du genre nekketsu : jeunesse du héros, rêve
idéaliste, pureté, exaltation extrême. Par contre, l’univers n’est pas
l’habituel fantastique manichéen affublé de monstres à combattre. L’histoire se
passe dans le Japon quotidien, sans violence ni action physique. Ainsi les
jeunes lecteurs peuvent s’identifier à ces deux héros ou à leur fiancée
respective.
Qui n’a pas
rêvé de percer comme artiste ? Devenir dessinateur ou scénariste ?
Mangaka, la classe ! Ce manga du manga permet de s’instruire en se
divertissant. Même si l’histoire est fictive, elle nous éclaire sur le monde
professionnel des mangakas. Elle propose surtout à partir du tome 2, des pistes
de réflexion sur l’art de raconter une histoire et sur le ciblage d’un public.
En outre, il
est naturel que le jeune lecteur identifie les deux héros aux deux auteurs.
L’impression d’autobiographie renforce habilement la crédibilité de l’histoire
qui en a souvent bien besoin... Mais quoi ! Il faut bien transcender la
basse réalité, et Ōba y parvient à merveille.
À noter que
Ōba est un pseudo : le scénariste cache habilement sa vraie identité, on
ne sait même pas si c’est un homme ou une femme. Je dirais plutôt une femme.
L’anonymat ne doit pas simplifier la promotion, mais bon…