Éditeur :
Dargaud
Date de
parution : 2007 pour le tome 1
Genre : Aventures
érotico-épiques dans la Rome antique
L’histoire se
passe au temps du premier empereur romain, Auguste, vers l’an zéro. Deux jeunes
hommes unissent malgré eux leur destin. Un prince germanique bouillant guerrier
dans l’âme et le corps, et un jeune Romain insolent mais sensible. Ils
partagent les épreuves de l’éducation à la romaine et découvrent ensemble
l’amour des femmes. Un grand destin les attend, on le sent.
Cette bande
dessinée sonne juste. Les dialogues sont émaillés de grossièretés, exactement
comme parlent deux adolescents à cent lieues du latin écrit de Cicéron et
Virgile, qui d’ailleurs les rasent prodigieusement. La vie en ces temps nous
est montrée crûment : esclavage, violence gore, tortures, sexe. Pour
adultes donc.
Je ne suis pas
spécialiste de la Rome antique, mais les décors comme les mœurs semblent bien
restitués. En tout cas, on s’y croirait et c’est ça qui compte.
Les couleurs
sont chatoyantes, le dessin magnifique. Certains visages sont particulièrement
réussis, notamment celui, anguleux et austère, du père du jeune Romain. Cet
homme représente l’archétype du Romain : courageux, travailleur, impitoyable,
dévoué corps et âme à la grandeur de Rome et de ses légions. Un adepte du
fameux « virtus » romain, qu’un certain manga a exploité bien moins
finement que Marini.
Il est
remarquable qu’un artiste seul, dessins et scénario, ait créé une histoire
aussi prenante. Il semble que les rares auteurs de bande dessinée capables de
réunir les deux talents, plume et crayon, réussissent les œuvres les plus
populaires. Comme si réaliser une œuvre d’art à deux était plus difficile.
Manque de cohésion peut-être. Les deux séries les plus vendues au monde sont
Dragon Ball de Toriyama et Tintin de Hergé.
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