mercredi 19 mars 2014

La revue numérique l’Ampoule numéro 11


L’Ampoule est une revue littéraire numérique gratuite et trimestrielle téléchargeable au format PDF sur le site des éditions de l’Abat-Jour.

Le thème du numéro 11 est : Révolte & Insurrection.

De mon point de vue forcément subjectif, la qualité des nouvelles proposées est très inégale. Trois d’entre elles m’ont particulièrement plu.

Charybde et Scylla de Benoît Patris. Une nouvelle angoissante qui se déroule sur un paquebot prison. Est-ce un rêve ou la réalité ? On flirte avec le fantastique. Le récit est bien écrit grâce à un style efficace et alerte et à une narration maitrisée. Un sacré suspens tient le lecteur en haleine jusqu’à la fin. Et même au-delà, puisqu’on peut télécharger la version longue de cette nouvelle sur le site de l’Abat-Jour. Ce récit me fait penser à la chanson Hotel California des Eagles. On peut voir cette nouvelle comme une allégorie de la vie où nous sommes tous prisonniers, et où on peut se demander quelle est la part de réalité dans tout ça.

Et si vous voulez vous délecter du chef-d’œuvre de Benoît Patris, téléchargez le précédent numéro de l’Ampoule, le 10. Attention les émotions avec Le Phénomène Doppelganger. Annoncé comme un article, il s’agit en fait d’une fiction, une nouvelle à la présentation tout à fait originale. Cette façon de compiler par ordre chronologique des copies de pages de sites internet est du meilleur effet et a dû demander beaucoup de travail à l’auteur. Elle renforce le réalisme de l’histoire. Sur le fond, l’intrigue (genre fantastique), la psychologie des personnages et surtout l’humour caustique – cette savoureuse critique sociétale à la fois féroce et subtile – dégagent un parfum d’authenticité rare. Il y a même quelques messages philosophiques. Un chef-d’œuvre, je le répète !

Rupture de contrat, de Stéphanie Braquehais. En voilà une nouvelle décapante ! Presque un conte philosophique noir. Emmené par un humour corrosif et une intrigue surréaliste, le récit transpire une critique sociétale fort réussie. Le thème est vital et tabou à la fois : comment mater l’instinct de reproduction chez ces mammifères particuliers, les humains.

Chaussure à son pied, de Fabrice Marzuolo. Noire de chez noir, cette nouvelle trash et déjantée pour adultes ne manque pas de punch. C’est une vraie réussite, servie par des trouvailles stylistiques intéressantes. Il se révolte grave, le narrateur ! Il ne suit pas la religion actuelle, l’humanisme. Au contraire, il la conchie cette humanité. Il souffre d’un deuil qui renforce son dégoût pour ses congénères. Ses pensées comme ses actes, tout est au vitriol. Ça pique, c’est bon…

Au milieu du magazine, en encart, on trouvera le chapitre 7 des Collines de Hurlefou, écrit par votre serviteur. Ne partez pas ! Il n’y a pas besoin d’avoir lu les précédents épisodes pour s’immerger aussitôt dans le récit. D’autant qu’un court résumé est fourni. De plus, en exclusivité pour les lecteurs de ce blog, voici la bible des personnages principaux :

Victor Morand : Barbu, il porte un fusil et un sac à dos rempli de papier hygiénique et d’un couteau suisse. Victor est courageux, individualiste, stupide, insensible, amoral, coléreux et obsédé sexuel. Il a un talon d’Achille (les fesses) et craint les substances urticantes.

Sam : Il est bon comme du bon pain. Il pardonne facilement. Le brave type, quoi…

Michel Albin : Grand (pointure 48) et gros (113 kg), crâne rasé et frappé de cécité. Il est homosexuel et aime se travestir en femme. Détective attitré du grand éditeur parisien Gaël Imart, concurrent de Franck Joannic, l’éditeur bordelais des Éditions de l’Abat-Jour. Michel est intelligent. Il a été l’amant de Paul Lugowski, son Popaul.

Paul Lugowski : Écrivain bisexuel érotomane dont le succès repose sur sa prose torride. Il constitue le plus grand succès commercial de ces dernières années, une sorte de Gérard de la Ville, comme lui à la fois méprisé et jalousé. Joannic voudrait bien le récupérer. De son côté, Imart refuse de perdre son gagne-pain et a envoyé Albin retrouver Lugowski. Seulement voilà, l’écrivain est aussi ingérable qu’un Jack-Alain Léger.

L’ouvrage principal de Lugowski est Aphorismes X.

Alexandra : Blonde pulpeuse quinquagénaire, elle a de beaux restes. Ex-égérie de feu Gérard de la Ville, elle est le détective de l’éditeur Plomb, concurrent de Gaël Imart et de l’Abat-Jour. Alexandra a un accent autrichien. Elle est intelligente et sans scrupules, mais possède plus de moralité que Victor.
 
 

2 commentaires:

  1. Une bonne critique !
    J'ai aussi apprécié les textes de Benoît Patris et Stéphanie Braquehais. Cependant n'ai pas encore tout lu ! Alors je risque d'apprécier encore d'autres textes... Bonne soirée ! :)

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  2. Merci pour votre retour, Jane !
    Oui, c'est un risque à courir :) N'hésitez pas à me donner votre avis sur les autres nouvelles, y compris la mienne.

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