mardi 9 octobre 2012

Critique : Le roi Léo par Osamu Tezuka (manga)


Éditeur : Glénat pour l’édition française
Titre original : Janguru Taite (L’empereur de la jungle)
Date de parution : 1950 pour la version originale (premier volume)
Genre : manga d’aventures animalières fantaisistes 

De son vivant, Osamu Tezuka était surnommé le dieu des mangas par ses compatriotes. Au début de sa carrière, il fut inspiré par les œuvres de Walt Disney, notamment Bambi dont il aurait vu le film 80 fois ! En retour, il inspira Le roi Lion. La boucle était bouclée.

L’histoire ? Au fin fond de l’Afrique, dans la jungle où règne la loi du même nom, un lion nommé Pandja, très fort, mais surtout très intelligent, lutte contre l’avancée dévastatrice des hommes blancs et noirs. Longtemps, il les tient en échec. Un jour, il tombe amoureux d’une lionne et les diaboliques hommes en profitent pour le tuer. La lionne a un bébé, Léo, qui parvient à s’échapper de captivité. Après bien des péripéties, il revient sur le territoire de son père. Hélas ! Les hommes lui ont inculqué d’autres valeurs que celles des animaux sauvages. Il doit mener un combat à la fois intérieur et contre les méchants humains tout en préservant les humains qui l’ont aidé. Un défi grandiose et titanesque l’attend.

Parmi l’œuvre immense et marquante du père des mangas modernes, Le roi Léo fait figure de classique voire de chef-d’œuvre. À sa parution en 1950, c’était d’une nouveauté et d’une fraîcheur renversante. Aujourd’hui encore, l’œuvre est saisissante. Combien de bandes dessinées de 1950 ont réussi cet exploit ?

L’humour y est omniprésent par le dessin presque animé comme par le texte. Les péripéties sont haletantes. Les personnages sont habilement ambivalents, comme dans toute l’œuvre de Tezuka. Le chasseur qui a tué Pandja, par exemple, est un ancien bourreau nazi. Mais il se révèle aussi un père de famille modèle et ses scrupules moraux l’honorent en maintes circonstances.

Comme beaucoup de grandes fictions, l’œuvre recèle plusieurs niveaux de lecture. Elle cible bien sûr les enfants. Toutefois sa profondeur en fait aussi une satire sociale voire un conte philosophique qui régaleront les adultes.

Trop peu connue des adultes français rebutés à juste titre par certains titres de mangas pour la jeunesse, l’œuvre de Tezuka mérite vraiment d’être découverte.


 
 

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