mercredi 27 mars 2013

La Cause Littéraire


La Cause Littéraire est un des sites web littéraires les plus importants en langue française. Sa devise : Servir la littérature. Pour mener à bien cette noble mission, elle dispose d’une panoplie complète de rubriques dans lesquelles sont ventilés les articles : Livres, Chroniques, Écritures, Dossiers. La rubrique Rédacteurs, quant à elle, présente les contributeurs.

La Cause Littéraire est animée par une équipe dynamique de passionnés des lettres : journalistes, écrivains, professeurs… Avec l’aide de nombreux rédacteurs venus d’horizons différents, cette équipe met en ligne en moyenne plus de 25 articles par semaine ! C’est ce qui s’appelle diffuser de l’information en continu. Elle dispose d’un service de presse étendu auprès de nombreux éditeurs.

Vous souhaitez un avis sur le dernier roman de tel auteur ? Rubrique Livres !

Vous voulez sortir des sentiers battus ? Découvrir un joyau avant tout le monde ? Rubrique Livres aussi !

Un article de fond concernant la littérature, le langage, l’art ? Rubrique Chroniques !

Envie de lire une nouvelle, un récit, un poème ? Faim de fiction ? Rubrique Écritures !

Vous voulez approfondir un sujet ? Consulter un entretien avec un auteur ? Rubrique Dossiers !

Il est possible de s’aventurer pendant de longues heures hebdomadaires sur ce site à la pointe de l’actualité littéraire, combinant qualité et quantité.



jeudi 21 mars 2013

Critique : Des femmes qui tombent, de Pierre Desproges


Le seul roman de l’humoriste Pierre Desprogres, publié en 1985. Desprogres, on le sait, c’est avant tout un humour caustique et anticonformiste. De nos jours, les sujets mêmes qu’il traitait ne passeraient plus, victimes de la censure politicorrecte, notamment ses saillies à propos du racisme. Le Luron, Coluche, les Inconnus, Desprogres : les années 80, c’est l’apothéose de l’humour français, avant que la chape de plomb politiquement correcte émascule les comiques. 

De l’humour grinçant, donc, mais aussi une fantastique aisance littéraire qui lui permet des métaphores culturelles savoureuses et des néologismes désopilants. Résultat : un style unique et époustouflant. Exemple :

Elle était moyenne avec intensité, plus commune qu’une fosse, et d’une banalité de nougat en plein Montélimar. Hormis le chat gris mou qui dormait sur son lit, personne ne se retournait sur elle, et encore moins dessous. […] À la Libération, elle avait un peu tressailli dans les bras durs d’un SS en déroute qui remontait d’Oradour et bandait ferme encore. Il l’avait écartelée contre le grand chêne torturé qui glande toujours par-delà son jardin, entre la Dordogne et la Haute-Vienne. Parfois, en suçant sa tisane au crépuscule, elle regardait cet arbre immuable et revoyait les yeux battus aux cils brûlés de son bourreau vaincu qui sentait la fumée froide, la poudre et la mort, et l’alcool à cochons. On ne lui connut jamais d’autre liaison, pour la bonne raison qu’elle n’en eut point ; sa fadeur naturelle l’abritait puissamment de l’amour autant que des mépris.

Ou encore :

À part les six enfants Poinsard, qui vouaient à leur mère une adoration plate dont les fondements reposaient en réalité sur un manque d’objectivité d’origine génétique, personne à Cérillac ne pleura cette gargouille municipale. Son époux, Henri Poinsard, doux artisan et pêcheur à la ligne qu’elle chevauchait à tout bout de lit dans l’espoir qu’il l’ensemençât de petits rouges, car elle militait même par le cul, dut se retenir de chanter l’Internationale à l’annonce de l’écrabouillage ferroviaire qui le précipitait conjointement dans le veuvage, la liberté de penser, de parole et d’action, et l’étalement des vacances au niveau de ses « masses laborieuses », selon l’expression qu’elle avait inventée pour désigner ses couilles.

Pierre Desprogres connaissait bien la télé, pour laquelle il a travaillé :

La télévision derrière le bar diffusait l’image dernière d’une speakerine nationale prenant congé de ses veaux. On lui avait coupé le son, mais son beau regard suintant d’imbécillité et l’indicible vulgarité de son sourire de césarienne en disaient assez sur l’indigence de son propos.

Sa vision du peuple de France, acerbe mais pertinente :

Et puis la foule anonyme du peuple de France, bien collée ventre à cul par grappes puantes d’imbécillité féroce, avec des Polaroïd pour filmer du sang, du sperme et peut-être du pus, et des enfants petits épuisés sur ses épaules carrées de peuple travailleur aux muscles injectés de pastis mortels et de mauvais vins noirs, le peuple populaire indécrottable et meuglant, aux yeux soufflés cholestériques éperdus de voyeurisme sale, le peuple si massif et si peu aérien, et si naïf aussi, le peuple définitif qui croit vraiment que c’est lui qui a pris la Bastille et gagné à Verdun.

Malgré un humour dévastateur à chaque paragraphe, cette œuvre n’est pas une suite de sketchs mais bien un roman. Les personnages possèdent une profondeur psychologique indéniable, et l’histoire n’est guère plus loufoque que celle de n’importe quel roman de science-fiction ou de fantastique.

On ne trouvera jamais l’équivalent…
 



 
 

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vendredi 15 mars 2013

Critique : Mon initiation chez les chamanes, de Corine Sonbrun


Sous-titre : Une Parisienne en Mongolie
Éditeur : Albin Michel
Date de parution : 2004
Genre : Récit de voyage mystique et ethnologique
 
Corine est une grande voyageuse mystique. En Amazonie, lors de sa première rencontre avec un chamane, elle a entendu en rêve un chant diphonique. Seuls les chamanes mongols le pratiquent : alors cette fois, direction la Mongolie.

Un chamane est une personne qui entre dans un état de conscience altéré (la transe), volontairement, afin de contacter et d’utiliser une réalité cachée en vue d’acquérir connaissance, pouvoir et faculté de guérison, selon Michael Harner (1979). Pilier des peuples primitifs, le chamane cumule souvent les fonctions de prêtre, guérisseur, devin et médiateur. Médiateur entre les hommes, mais surtout entre le monde réel et celui des Esprits.

Corine se moque pas mal de l’aspect social et thérapeutique. Comme tous les humains, elle cherche à satisfaire son intérêt égoïste. Elle est depuis trois ans en deuil de son amoureux et n’arrive pas à l’oublier. Au point d’espérer entrer en contact avec lui grâce à la transe !

Elle réussit à assister à une cérémonie chamanique. Et là, paf ! Uniquement en écoutant les battements du tambour magique (180 battements par minute, comme la musique techno), elle entre en transe. Celle-ci s’obtient généralement par l’ascèse ou les produits psychotropes (amanite tue-mouche dans nos régions). Mais pour certains, la musique appropriée suffit : la preuve. Peut-être le deuil inconsolable augmente-t-il la perception de Corine, ou peut-être sa santé mentale s’est-elle altérée par le chagrin…

Pendant la transe, elle ne sent plus la douleur. Elle devient un esprit, un loup, et voyage dans le monde des Esprits. Elle voit un vieillard. Surtout, elle voit une porte, qu’elle n’ose franchir car c’est dangereux. La transe est-elle un voyage intérieur ou bien vers une autre dimension ? La question reste ouverte.

Corine fait la rencontre d’une chamane expérimentée qui accepte de la former. Alors elle vit en semi-nomade avec la famille de la chamane, dans la steppe. Tous logent dans un tipi. Ils élèvent des rennes, possèdent chiens et cheval. Corine apprend à traire les rennes, les regrouper, couper le bois, résister au froid. Bref, vivre comme nos ancêtres du néolithique, vodka en plus. Que ne ferait-elle pas pour retrouver son chéri ?

Sous la houlette de la chamane mongole, elle effectue plusieurs voyages intérieurs. Elle ose enfin ouvrir la porte du son, comme elle la nomme. Mais, grosse déception, le défunt chéri n’est pas derrière cette porte. La vie et l’apprentissage continuent.

Il est passionnant de constater que le phénomène du chamanisme ne semble pas culturel : une Française peut avoir ce don. Il s’agit donc d’un phénomène universel.

Le chamanisme est la première religion de l’humanité, depuis l’aube des temps. Certains affirment que les croyances et les mythes fondateurs des grandes religions actuelles et passées viennent des visions des chamanes en transe. C’est eux qui nous ont communiqué la notion de l’au-delà.

Un témoignage unique sur le phénomène de transe, un récit ethnologique saisissant, un style et un ton vivants : Corine Sonbrun signe un livre exceptionnel et passionnant.



 
 

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dimanche 10 mars 2013

La Main Enchantée publie une nouvelle de Lordius !


C’est décidément la semaine des publications.

Il s’agit cette fois de « Scène de chasse préhistorique », un court pastiche des romans préhistoriques de J.-H. Rosny Ainé, le plus grand auteur du genre à mes yeux. Ses trois meilleurs romans préhistoriques sont La Guerre du feu, Le Félin géant et Helgvor du Fleuve Bleu. Ces chefs-d’œuvre sont disponibles en ebook gratuit (libre de droits) ici ou .

LaMain Enchantée, un joli nom pour un site web littéraire joliment présenté qui propose de courtes fictions, des critiques littéraires, des points de vue, des commentaires sur l’actualité littéraire. Il organise ponctuellement des concours littéraires.

Ce site gagne vraiment à être connu !
 





jeudi 7 mars 2013

Ravage Magazine publie une nouvelle de Lordius !


Ravage Magazine est une revue trimestrielle papier distribuée dans les grandes villes de Belgique (Louvain-la-Neuve, Bruxelles, Mons, Namur, Arlon et Liège).

Elle est aussi disponible en téléchargement au format pdf. Pour l’avoir visionnée sur une liseuse Amazon Kindle, je peux assurer qu’elle présente bien.

« Ravage magazine, c'est...

Un magazine de création artistique et littéraire et de réflexion philosophique présentant un corpus de qualité de textes littéraires, poèmes, articles philosophiques, dessins et photographies en noir et blanc, … de jeunes auteurs. »

Le thème du numéro 5 est le rêve. Le magazine propose donc divers textes abordant cette thématique, suivis d’un espace libre pour de brillants auteurs…

Restez à l’écoute, car le thème du numéro 6 sera le sexe !


lundi 4 mars 2013

La revue 100 % Auteurs publie une nouvelle de Lordius


Voici la noble devise de cette revue mensuelle numérique :

« La revue 100% Auteurs est une revue qui a pour but exclusif de présenter des auteurs non connus mais dont la plume nous a suffisamment émus pour les mettre en avant le temps d'un numéro afin de leur offrir une visibilité méritée. »

Elle propose des nouvelles, des poésies, des critiques de livres, des photographies, des articles culturels, des entretiens avec des auteurs, et bien d’autres joyaux.

Elle en est au numéro 24 et parait avec une belle ponctualité le 15 de chaque mois. Cette louable régularité métronomique est à saluer, une qualité rare dans l’univers des revues numériques.