Date de
parution : 1977 chez Gallimard
Genre : Néo-polar
Fatale, comme Le
petit Bleu de la Côte Ouest, est un classique du genre, d’un auteur
lui-même porte-drapeau de la vague néo-polar française des années 70.
Comme
d’habitude, le style de Manchette déroute au début. Il faut quelques chapitres
pour s’y habituer. Répétitions, libertés syntaxiques, descriptions méticuleuses
des vêtements portés par les personnages, énumération des objets qui composent
le décor…
L’auteur prend
un soin particulier à décrire les moindres gestes des personnages. Pour lui, la
banalité du quotidien permet d’ancrer le récit, de donner de la présence et de
la sincérité à l’histoire. Son style contribue en tout cas à la profondeur psychologique
des personnages.
L’intrigue n’est
pas plus réaliste que celle des autres romans de Manchette. Comme d’habitude,
c’est l’histoire d’un tueur. Une femme jeune, jolie, à la fois fluette comme on
n’en fait plus au XXIe siècle (45 kg pour 1m61, Manchette raffole des
précisions parfois oiseuses, souvent percutantes) mais capable de tuer à main
nue plusieurs hommes en quelques minutes, après avoir découvert le délice de
donner la mort, décide d’en faire son métier. Alors elle fraie avec les
notables d’une petite ville de province. Coup de chance, ils sont tous pourris
jusqu’à la moelle. Tous ! Alors ça va être un carnage, sauf si elle
s’attendrit ou qu’elle disjoncte, car la petite maigrichonne super costaude
dans son corps possède une faiblesse : elle est folle.
On retrouve
les ingrédients et les thèmes qui font le succès des romans noirs bien
glauques. Et ce qui est bien avec Manchette, c’est qu’on n’a pas le temps de
s’ennuyer. Ses romans sont très courts. 150 pages pour Fatale, en édition de poche.
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