mardi 20 novembre 2012

Critique : La guitare de Bo Diddley (bande dessinée)


Scénariste : Marc Villard
Dessinateur : Chauzy
Éditeur : Casterman
Date de parution : 2009
Genre : bande dessinée noire

Le personnage principal est la guitare mythique de Bo Diddley, la Blue Hawaï. L’engin a été fabriqué à un seul exemplaire et il aurait été utilisé par Clapton. Cette guitare de grande valeur change souvent de propriétaire, au rythme des dons et surtout des vols. Elle porte malheur, semant mort et désolation sur son passage.

L’histoire se passe à Paris et décrit les pérégrinations de nombreux personnages qui se croisent et se recroisent (sauf ceux qui meurent, et il y en a un paquet). L’œuvre brosse un portrait burlesque et sans concession de toute une faune interlope d’exclus et autres marginaux parisiens : dealers, drogués, prostituées, frics ripoux, éducateurs de rue, canailles en tout genre. Vers la fin, on rencontre le vrai Do Diddley. Ce pionnier du rock est un artiste talentueux certes, mais comme beaucoup d’artistes, il a son caractère…

On a dit que ça se passe à Paris. Le lieu renforce l’originalité de l’œuvre et lui procure un charme indéniable. Typiquement les BDs noires dégoulinantes de vitriol se déroulent dans un cadre américain. Là, c’est à deux pas de chez nous pour les lecteurs français !

Les dialogues sont croustillants et réalistes. Par exemple, les injures raciales crues sont légion. Elles seraient déplacées en général, mais dans le contexte précis de l’histoire glauque, elles sont bienvenues car réalistes. Elles sonnent juste. On est ravi que le scénariste ne cède pas à la censure du politiquement correct.

Il s’agit de Marc Villard, un grand nom du néo-polar à la française. Cette BD est tirée de son roman éponyme, lui conférant une profondeur indéniable.

Voici un exemple typique de dialogue entre un homme et sa femme :

— Tu as demandé à ta sœur pour baiser avec nous ? demande l’homme.
— Loïs est une pute, Farid.
— Justement. Je ne m’attacherai pas.

Pour lecteurs avertis.



 

Vous aimerez peut-être :


1 commentaire:

  1. Pour avoir lu cette BD, c'est vrai que l'ambiance et le monde des marginaux sont très bien décrits et les dialogues réalistes ne sont pas à mettre entre toutes les oreilles !!

    RépondreSupprimer