Date de
parution : 1982
Genre : Néo-polar
Thierry
Jonquet fut un des grands romanciers du mouvement néo-polar français, dont le
chef de file était Jean-Patrick
Manchette. Mémoire en cage est
son premier roman publié.
Ce court roman
nerveux se passe dans le secteur médical, un monde que connait bien l’auteur
pour y avoir travaillé. L’histoire est bien menée, prenante et très
sordide : tous les personnages ou presque sont des salopards répugnants.
L’histoire est effroyablement glauque, à réserver aux adultes endurcis.
Le procédé
narratif est original : certaines scènes sont écrites à la troisième
personne tandis que d’autres sont racontées par les personnages. Il y a donc de
nombreux narrateurs, technique artificielle mais prenante.
Le style de
l’auteur est à l’image du procédé narratif : percutant et assez original.
Exemple,
l’inspecteur de police veut poser une question indiscrète à Isabelle :
Isabelle a eu un geste bref et impérieux de
la main pour signifier peu importe, posez, posez, nous verrons ensuite.
J’aime bien
cette mise en scène parlante d’un simple geste que le narrateur interprète
comme une réplique entière.
L’histoire ?
Dans un centre de soins, une ado gravement handicapée physiquement voue une
haine farouche à l’un des médecins. Elle se fait passer pour débile mentale
alors qu’elle a toute sa tête. Que mijote-t-elle ? Et ce jeune stagiaire
obsédé sexuel, qu’est-ce qui le tourmente ? Le docteur n’a pas l’air net
non plus. Personne n’est net, d’ailleurs. Il y a des cadavres dans les placards
et leur odeur est immonde. Préparez-vous à gerber…
En conclusion,
Mémoire en cage est un court roman punchy et aussi noir que l’âme humaine
peut l’être.
Vous aimerez
peut-être :
Je me répète, mais voilà une critique qui donne envie de découvrir Jonquet, avec précaution, apparemment.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup Jonquet, mais celui-ci, je ne l'ai pas lu. Ce sera chose faite bientôt, grâce à vous.
RépondreSupprimerTant mieux ! C'est l'objectif d'un tel billet.
RépondreSupprimer