mercredi 6 février 2013

Géronimo, le dernier chef apache, par Leigh Sauerwein (biographie)


Titre : Géronimo
Sous-titre : Le dernier chef apache
Auteur : Leigh Sauerwein
Genre : Biographie un peu romancée
Cible éditoriale : Tout public 

Beaucoup de mystères auréolent cet homme extraordinaire devenu une légende de son vivant. Dans sa jeunesse, les Apaches vivaient en Arizona dans les montagnes aux confins du Mexique et des États-Unis. Ils avaient été chassés des meilleures terres par les Mexicains et s’en accommodaient par des compensations. Ils organisaient des raids économiques pour voler un peu de bétail aux Mexicains, préférant souvent la fuite à la violence quand ils étaient découverts.

En 1858, les militaires mexicains exterminent sa famille. Il devient « Celui qui a tout perdu » : sa femme, ses trois enfants en bas âge et sa mère sont massacrés. Alors les raids de vol se transforment en expéditions punitives. Les Apaches massacrent les Mexicains au cours d’une bataille, ils vengent les leurs. Le jeune homme devient Géronimo, le chef de guerre. Les Apaches sont satisfaits. Pas Géronimo, qui multiplie les raids guerriers, animé par sa haine des Mexicains et sa soif de vengeance inextinguible jusqu’à la fin de sa vie.

Les Apaches étaient un peuple guerrier car ils menaient contre les Mexicains une guerre ancestrale, depuis la colonisation espagnole. D’autres grands chefs apaches ont comme Géronimo tracé leur sillon sanglant en territoire mexicain : Juh, Nana et Victorio.

Quelques années plus tard, les Américains s’en prennent aux Apaches, grignotant leur territoire. Ces Blancs sont des ennemis plus coriaces. Les Apaches qui ne sont qu’une poignée, se retrouvent submergés par le nombre : plus ils en tuent, plus d’autres arrivent, bien nourris, bien armés.

Les tribus apaches, sous la houlette de grands chefs, déploient des trésors de résistance. Mangus Colorado, le géant juste. Cochise, le sage dont un simple regard pouvait faire taire le guerrier indien le plus féroce. Et leur successeur, le dernier chef Apache, Géronimo.

Peuple de montagne, ils marchent 14 heures par jour dans la rocaille, 70 kms. Ils incarnent la quintessence de la guérilla : ils frappent par surprise et disparaissent. Les meilleurs cavaliers américains n’arrivent pas à les rattraper, même quand les Apaches sont à pied.

Géronimo entraine lui-même les jeunes à devenir des guerriers endurcis, les faisant repousser sans relâche les limites de la douleur, de l’endurance et de la frugalité. Ils sont les insaisissables guerriers ultimes, à la fin 18 seulement contre 5000 tuniques bleues, sans compter les Mexicains à leurs trousses !

Le général Crook, chargé de les défaire, utilise leurs méthodes. Il s’entoure d’éclaireurs apaches pour les pister. Il les pourchasse avec des commandos mobiles et bien approvisionnés (contrairement aux Apaches démunis). Il combine les atouts de la civilisation et les tactiques de ses ennemis. Courageux, il prend tous les risques, à la façon des Apaches.

Géronimo est insaisissable. Partout où il passe, il exécute les témoins, y compris femmes et enfants, afin de ne pas être repéré. Il applique la seule morale valable à la guerre : faire ce qu’il faut pour survivre.

Après plusieurs redditions suivies d’évasions, l’épopée sanglante prend fin. Les femmes, les enfants et même les guerriers apaches sont fatigués de fuir à travers les montagnes de la Sierra Madre. Ils décident de se rendre. Géronimo s’incline, il suit la décision de son peuple, même s’il préfèrerait continuer la lutte. Car l’homme a deux passions dans sa vie : la haine des Mexicains et l’amour de la liberté.

Après s’être couvert de gloire au cours de maints combats dont il est sorti indemne (8 blessures tout de même, dont il a mis plusieurs mois à se remettre pour certaines) pendant 30 ans, comme s’il était invincible, comme s’il avait le pouvoir magique que lui prêtent ses frères apaches, Géronimo, le guerrier ultime mourra en captivité, déporté dans l’Oklahoma à 80 ans. Sa vie fut plus invraisemblable qu’une fiction, étonnante illustration du fait qu’il n’y a pas besoin d’espérer pour combattre.



 
 

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3 commentaires:

  1. On reprochera sans doute à Géronimo ces exécutions de femmes et d'enfant, à juste titre...Sans se demander qui a commencé à massacrer directement et indirectement les Indiens - massacres et disséminations de germes pathogènes.
    Une vieille méthode aujourd'hui encore très utilisée quand il s'agit de désigner un ennemi public pour aveugler les peuples et couvrir les chefs d'une gloire imméritée.

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  2. Tu as bien raison.
    En fait, les massacres ont commencé avec les colons espagnols. Ils capturaient des Apaches pour les réduire en esclavage. Les Mexicains ont pris le relais.
    Ennemis héréditaires...

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