L’excellent
site J.-H. Rosny
présente une abondante et savante bibliographie de Rosny Aîné (ainsi que de son
petit frère) richement documentée.
Loin d’avoir
tout lu de cet écrivain prolifique, j’ai été particulièrement époustouflé par
ses trois romans préhistoriques, La
guerre du feu, Le Félin Géant et Helgvor du Fleuve Bleu. Le style déjà
frappe : coloré, poétique, magnifique. Sur le fond surtout, Rosny Aîné a
étudié la préhistoire pendant dix ans avant de devenir un précurseur du genre
roman préhistorique, le roman des âges
farouches comme il le désignait si joliment. Ce qui me stupéfie, c’est sa
vision si juste de la préhistoire, dès le début du XXe siècle. Il met en scène
guerres et cannibalisme avec un réalisme saisissant.
Depuis, un
certain nombre de préhistoriens ont remis en cause le passé violent de la
préhistoire, cédant aux sirènes du mythe du bon sauvage, à des tabous, blocages
mentaux et autres billevesées, refusant de reconnaitre la violence inhérente à
l’Homme ou plutôt à l’homme. Heureusement, des préhistoriens courageux, un
Américain d’un côté (La guerre à la préhistoire,
2008) et deux Français, de l’autre, par des méthodes différentes, ont récemment
rétabli la vérité, cette vérité que Rosny Aîné avait instinctivement saisie.
Il est
d’ailleurs stupéfiant de constater à quel point un siècle de paléontologie a si
peu fait avancer nos connaissances de la préhistoire. En fait, si on y
réfléchit, ce n’est pas si étonnant car les paléontologues n’ont à leur
disposition que des éclats de pierre et des bouts d’os trouvés dans les
poubelles et les tombes de l’époque. Quand on voit les difficultés extrêmes,
malgré les millions d’euros dépensés, à interpréter correctement la vie et la
mort (d’une flèche, à la guerre, encore) d’Hibernatus, une momie pourtant très
bien conservée, on comprend qu’ils pataugent pour des périodes plus anciennes.
Suite à la
lecture de La guerre à la préhistoire,
j’ai décidé d’écrire en 2012 un roman préhistorique réaliste mettant en scène guerre
et chamanisme (les deux n’étant pas corrélés). J’ai consulté un certain nombre
d’ouvrages sur le sujet. On peut les classer en trois catégories :
·
Les ouvrages « classiques » de
préhistoire par des paléontologues. Écrits dans un jargon grotesquement abscons
(sauf les livres pour la jeunesse), à quelques exceptions près, ils apportent
hélas très peu de connaissances sur la préhistoire. Je me souviens d’un dictionnaire de la préhistoire emprunté
à la bibliothèque : des années après sa parution, il sentait encore le
neuf. Le grand public le fuyait, à juste titre.
·
Les ouvrages « pratiques ». Ils
décrivent la reconstitution des techniques de l’époque par des
passionnés : fabrication d’un arc, tannage, etc. Là, on commence déjà
mieux à percevoir la vie quotidienne de cette époque lointaine.
·
Enfin, de loin le plus intéressant et le mieux
documenté, les récits et études ethnologiques nous décrivent la préhistoire
vivante. Les peuples primitifs, appelés aussi premiers, aborigènes ou poétiquement
peuples de la nature, particulièrement les chasseurs-cueilleurs (du XIXe siècle
et de la première moitié du XXe) nous montrent quelle fut la vie de nos
lointains ancêtres. Il est d’ailleurs prodigieux de constater la similarité des
coutumes de ces peuples à travers les époques et malgré des environnements
géographiques complètement différents.
À propos, le
site J.-H. Rosny m’a fait l’honneur de publier mon pastiche, Scène de chasse préhistorique.
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RépondreSupprimerCurwood, tu m'en as déjà parlé, je vais essayer.
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