Depuis le vol de son portefeuille, rien
n’allait plus comme avant pour Mathilde. Cela s’était passé à l’heure de pointe
dans le métro du soir ; comme toujours elle avait quitté le siège de la
société la dernière. Sur le moment, elle ne s’était aperçue de rien. (…) Après
seulement, elle s’était rendu compte.
(…) Plus de goût à rien, Mathilde. Dans son
appartement de la rue du Louvres, au premier étage, certains soirs, elle
n’allumait pas…
J’ai imaginé
la suite de ce texte de François Nourissier :
Certains
matins, elle ne se levait pas… Elle ne quittait plus le siège de la société la
dernière. Oh non, c’était bien fini. Cette société qu’elle avait bâtie de ses
mains, ou plutôt par l’opération de son esprit sain, son temps précieux, sa
sueur énergique, ses relations particulières, tout son être, bref son bébé,
elle le négligeait pour la première fois.
Comment une
bâtisseuse d’empire de sa trempe avait pu être à ce point dévastée par le
simple vol d’un portefeuille ? Voilà certainement ce que vous vous
demandez, lecteur. Une longue enquête a permis de reconstituer l’enchainement
dramatique des faits. Car Mathilde la notable, en somme, n’était pas la femme
qu’elle paraissait.
D’abord, dans
ce portefeuille, il y avait des photos compromettantes de son amant. Or son
mari les reçut par la poste quelques jours plus tard et demanda le divorce pour
faute.
Ensuite, dans
ce portefeuille, il y avait des numéros de compte en Suisse, où en bon chef
d’entreprise, elle planquait son magot. Or le fisc les reçut par la poste
quelques jours plus tard. Alors contrôle fiscal et mise à l'index. Que
l’opprobre est sale !
De plus, dans
ce portefeuille, il y avait des contacts avec la pègre, celle qui l’avait aidée
à démarrer sa société. Or la justice, eh oui, pareil, lettre anonyme. Alors
garde à vue, mise en examen et tout ce qu’elle pouvait dire, eh bien, non,
valait bien qu’elle la boucle et laisse jacasser son baveux.
Et enfin, dans
ce portefeuille, il y a avait la lettre compromettante d’un politicien. Elle le
faisait chanter, la Mathilde interlope. Or, tenez-vous bien lecteur, aucun
organisme n’a reçu cette lettre par courrier anonyme.
Super !! j'adore, la chute est excellente !
RépondreSupprimerMerci !
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