Ce classique
de la littérature française est paru en 1913. L’année suivante, Alain Fournier
se fait tuer à la guerre à 27 ans, laissant à la postérité des poèmes et cet
unique roman qui deviendra un best-seller international.
Le grand Meaulnes, c’est l’histoire d’un
garçon de 15 ans, dans les années 1890 qui s’ennuie ferme à la campagne. Un
jour, un ado de 17 ans débarque. Il est aventureux, orgueilleux, mystérieux,
idéaliste, romantique, viril, solitaire, charismatique, chevaleresque. On le
surnomme le grand Meaulnes, parce qu’il est de grande taille, mais pas
seulement. Un jour, Meaulnes part en escapade car il est en révolte contre le
monde des adultes. Il se retrouve au beau milieu d’une fête étrange et, moment
de grâce, il tombe sur une jeune fille qui lui fait un effet terrible. Mais
alors si foudroyant qu’il ne s’en remettra pas, ni lui, ni la plupart des
personnages du roman.
Les
personnages principaux sont presque tous si idéalistes, si romantiques, si
détachés de la réalité, si exaltés qu’ils en deviennent stupides. Ainsi ce
pauvre Meaulnes qui recherche pathétiquement sa fiancée en secret, alors que
s’il en parlait ouvertement, il la retrouverait bien vite. Mais au fond de lui,
il ne veut pas la trouver. Il veut juste la chercher et la garder intacte dans
son souvenir ébloui et ô combien idéalisé. La quintessence du romantisme…
Le grand Meaulnes démontre qu’il est
souvent vain de vouloir classer une œuvre de fiction. C’est un roman
protéiforme, un kaléidoscope littéraire. Roman de terroir, d’abord, bien ancré
dans la réalité campagnarde pour mieux faire ressortir le merveilleux et le
rêve. Cet aspect comporte hélas des passages un peu rasoir, mais pas plus que
les romans de ses contemporains. Seuls les romans pour la jeunesse échappent à
cette tare : Black
Beauty d’Anna Sewell, Heidi de Joanna Spiri, Les aventures de Tom Sawyer de
Mark Twain ou encore Anne…
La maison aux pignons verts de Mary Maud Montgomery. À noter que Fournier
retranscrit le parler des paysans de l’époque « C’est-il que… », une
innovation que suivront Henri
Barbusse dans Le feu et surtout Céline dans Voyage au bout de la
nuit : des dialogues réalistes, des personnages qui ne parlent pas comme
dans les livres, un style vivant et non pas pédant. Il s’agir d’une avancée
majeure de la littérature moderne.
On a dit à
juste titre que Le grand Meaulnes était
aussi un récit autobiographique, un roman onirique, un roman d’aventures et un
roman d’adolescence. Je résumerais par : une tragédie romantique, voire un
mélodrame. Et j’irai même plus loin ! Le
grand Meaulnes possède une véritable intrigue, avec coups de théâtre,
rebondissement et, oui, suspense. Le
grand Meaulnes est aussi un thriller !
Le grand Meaulnes est dans le domaine
public. Il est donc disponible en téléchargement gratuit pour liseuse sur
internet. Je conseille feedbooks qui propose les trois formats d’ebooks (pdf, epub
et mobi pour Amazon Kindle). De plus, ce site propose une belle collection
gratuite d’œuvres tombées (ou montées ?) dans le domaine public.
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une oeuvre lue et relue sans jamais de lassitude
RépondreSupprimerJ'aime bien votre blog satirique, Cafardages.
RépondreSupprimerMoi aussi, j'ai donné dans la satire, à peine fictive :
http://www.editionsdelabatjour.com/pages/Les_politisinges-7579620.html
I love how the author describes Meaulnes's character as both adventurous and romantic.
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