La revue
numérique (ou webzine) Absinthe
publie des nouvelles et des poèmes. Elle est téléchargeable gratuitement au
format PDF. Il manque les formats epub et mobi pour liseuses, un défaut de
jeunesse qui n’est pas spécifique à ce webzine littéraire.
Absinthe s’intéresse
à la littérature de l’Imaginaire : Science-Fiction, Fantasy &
Fantastique, SFFF. Évadons-nous du gris monde réel !
Son jeune et
dynamique éditeur, Aaron McSley réussit depuis maintenant un an l’exploit d’une
production mensuelle. Dix nouvelles et presque autant de poèmes chaque mois, je
tire mon chapeau parce que c’est une cadence très élevée qu’aucun webzine à ma
connaissance ne tient sur la distance.
Nous avons la
quantité, certes. Mais la qualité ? Diantre oui ! Je me suis penché
sur les nouvelles et quand je me suis relevé, j’avais le tournis – de
ravissement. Le niveau est stupéfiant. Il y a du punch dans ces textes, de
l’esprit, de l’allant ! Tout n’est pas parfait, certes, mais on y trouve
des points forts qui gomment les imperfections. Suivant les auteurs, on a du
style, du rythme, de la maitrise narrative, des rebondissements, de la
psychologie des personnages, des idées… Bref, le meilleur de la littérature nouvelliste
de genre.
La maquette
présente fort bien. Chaque nouvelle est illustrée par une photo souvent choisie
avec pertinence.
L’éditeur
demande de traiter un thème différent chaque mois. Pour le numéro 12 de mars
2014, il s’agissait de : « Confréries secrètes ».
Sur ce thème,
j’ai écrit une nouvelle de Fantasy, La
Pierre de Concentration. N’hésitez pas à me faire un retour en commentaire
du blog.
Quant à moi,
voici mon retour sur les textes qui m’ont le plus touché :
Les
intra-terrestres, de Laurent Pendarias. Fantasy. Un mercenaire et son
écuyer arrivent dans un village. Ils sont porteurs de terribles
nouvelles : les intra-terrestres, ces monstres du sous-sol – là, sous nos
pieds –, ils arrivent ! Les deux héros vont-ils défendre les
villageois ? L’univers imaginaire est excellent. Il s’agit du Moyen-Âge en
France, avec références à des lieux et rois historiques. Simplement, la magie
existe au quotidien : on est dans la Fantasy. La nouvelle offre une belle
chute, bien surprenante, avec en prime une réflexion classique mais pertinente
sur la genèse des mythes.
Les
autres, de Tiphaine Levillain. Science-Fiction. Les humains se sont
exterminés, c’est dans leur nature violente et abjecte. Une race
d’extra-terrestres les a aidés à se relever. Maintenant, vont-ils être
reconnaissants ou continuer à se comporter en salopards d’humains, égoïstes et
hégémoniques ? Kerr, le héros de cette nouvelle menée tambour battant est
brinquebalé, choqué, terrorisé, désorienté. Se greffe là-dessus une romance, un
grand dilemme et une chute vraiment réussie.
Les
marionnettistes, de Catherine Loiseau. Fantastique. Elle est mal dans
sa peau, en marge. Elle seule, les voit, ces êtres inquiétants à l’étrange
pouvoir. Elle les surnomme les marionnettistes. Et les fuit comme la peste.
Racontée à la première personne, cette nouvelle très bien écrite se distingue
par l’attention portée à la psychologie du personnage principal. Celle-ci
évolue avec les péripéties. Les monologues intérieurs sonnent juste. Un texte
tout à fait remarquable.
O.R.B.,
de Jean Bury. Fantastique. Des résistants résistent. Pas aux nazis,
mais à des néonazis extra-terrestres. En fait, c’est un roman, mais les
personnages arrivent à alpaguer l’auteur. Le thème de l’artiste qui rencontre
sa création n’est pas nouveau. Oui mais quel thème est nouveau
aujourd’hui ? Il est traité de belle façon, voilà ce qui importe. Le texte
est servi par une verve stylistique remarquable. Les dialogues claquent.
L’humour déjanté est omniprésent. Les références culturelles abondent. Bref, un
bijou !
J’étais
tellement enchanté par ce magazine que, moi qui ne lis jamais de poésie, hop,
sur ma lancée, j’ai dévoré aussi cette section. Étant hermétique au genre, je
me garderai d’analyser les poèmes présentés. En tout cas, j’ai apprécié
l’humour de Julien Noël et la liste à la Prévert de Cyril Amourette, laquelle
dégage une atmosphère particulière.
Voilà,
j’espère vous avoir donné envie de télécharger cette revue numérique gratuite
si enivrante, de la lire et de la partager, parce que vraiment, elle gagne à
être connue.
Bonjour,
RépondreSupprimerJ'ai mis en lien votre critique sur mon site.
Au plaisir,
Cyril
Super, merci !
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