Vous vous
rappelez les moments extraordinaires qu’on a vécus ensemble ? Quand vous
étiez la méga-star de la chanson il y a vingt ans. C’était chaud, hein,
patronne ? Vous m’en donniez du souci avec vos fans qui se jetaient sur
vous, vos exigences à vous rendre dans des endroits pas safe du tout, sans compter tous ces dingos que vous fréquentiez.
J’étais vraiment utile à l’époque, hein patronne ?
Et pourtant… C’est
un autre genre de protecteur qu’il vous aurait fallu, pas vrai patronne ? Tout
ce talent artistique, la pression, la gloire, c’était pas facile à gérer… Moi,
je pouvais vous protéger des gens, mais pas des pensées destructrices ni des
idées noires. Vous aviez besoin d’un garde du cœur et de l’esprit. L’ennemi venait
de l’intérieur, hein patronne ? Ne dit-on pas que ce sont les concepts qui
enchaînent l’humanité ? La solitude parmi la multitude, le regard oppressant de
l’Autre, les devoirs liberticides et aliénants imposés par la société… Quel
garde de l’esprit pourra nous débarrasser de ces prisons mentales ?
Il ne faut
rien regretter. Vous vous êtes accomplie comme peu d’humains. Il vaut mieux
vivre intensément que se trainer d’ennui puis de vieillesse. Vous avez vécu
alors que tant d’autres végètent.
Maintenant vous
semblez en paix, assoupie comme le
dormeur du Val. Avec la nature autour de vous : l’élément liquide vous
enveloppe entièrement. L’écrin de la baignoire est le sarcophage d’une sirène.
À la mémoire de Whitney Houston (1963-2012)
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Très bel hommage et clin d'oeil au seul film qu'elle ait tourné.
RépondreSupprimerMerci. Je tenais à lui rendre hommage.
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