L’Ampoule est une revue littéraire numérique gratuite et
trimestrielle téléchargeable au format PDF sur le site des éditions de l’Abat-Jour.
Le thème du
numéro 11 est : Révolte &
Insurrection.
De mon point
de vue forcément subjectif, la qualité des nouvelles proposées est très
inégale. Trois d’entre elles m’ont particulièrement plu.
Charybde
et Scylla de Benoît Patris. Une nouvelle angoissante qui se déroule sur
un paquebot prison. Est-ce un rêve ou la réalité ? On flirte avec le
fantastique. Le récit est bien écrit grâce à un style efficace et alerte et à
une narration maitrisée. Un sacré suspens tient le lecteur en haleine jusqu’à
la fin. Et même au-delà, puisqu’on peut télécharger la version longue de cette
nouvelle sur le site de l’Abat-Jour. Ce récit me fait penser à la chanson Hotel California des Eagles. On peut voir cette nouvelle comme une allégorie de la vie où nous sommes tous prisonniers, et où on peut se demander quelle est la part de réalité dans tout ça.
Et si vous
voulez vous délecter du chef-d’œuvre de Benoît Patris, téléchargez le précédent
numéro de l’Ampoule, le 10. Attention les émotions avec Le Phénomène Doppelganger. Annoncé comme un article, il s’agit en
fait d’une fiction, une nouvelle à la présentation tout à fait originale. Cette
façon de compiler par ordre chronologique des copies de pages de sites internet
est du meilleur effet et a dû demander beaucoup de travail à l’auteur. Elle
renforce le réalisme de l’histoire. Sur le fond, l’intrigue (genre
fantastique), la psychologie des personnages et surtout l’humour caustique –
cette savoureuse critique sociétale à la fois féroce et subtile – dégagent un
parfum d’authenticité rare. Il y a même quelques messages philosophiques. Un
chef-d’œuvre, je le répète !
Rupture
de contrat, de Stéphanie Braquehais. En voilà une nouvelle
décapante ! Presque un conte philosophique noir. Emmené par un humour
corrosif et une intrigue surréaliste, le récit transpire une critique sociétale
fort réussie. Le thème est vital et tabou à la fois : comment mater l’instinct
de reproduction chez ces mammifères particuliers, les humains.
Chaussure
à son pied, de Fabrice Marzuolo. Noire de chez noir, cette
nouvelle trash et déjantée pour adultes ne manque pas de punch. C’est une vraie
réussite, servie par des trouvailles stylistiques intéressantes. Il se révolte
grave, le narrateur ! Il ne suit pas la religion actuelle, l’humanisme. Au
contraire, il la conchie cette humanité. Il souffre d’un deuil qui renforce son
dégoût pour ses congénères. Ses pensées comme ses actes, tout est au vitriol.
Ça pique, c’est bon…
Au milieu du
magazine, en encart, on trouvera le chapitre 7 des Collines de Hurlefou, écrit par votre serviteur. Ne partez
pas ! Il n’y a pas besoin d’avoir lu les précédents épisodes pour
s’immerger aussitôt dans le récit. D’autant qu’un court résumé est fourni. De
plus, en exclusivité pour les lecteurs de ce blog, voici la bible des
personnages principaux :
Victor Morand : Barbu, il porte un
fusil et un sac à dos rempli de papier hygiénique et d’un couteau suisse.
Victor est courageux, individualiste, stupide, insensible, amoral, coléreux et
obsédé sexuel. Il a un talon d’Achille (les fesses) et craint les substances
urticantes.
Sam : Il est bon comme du bon
pain. Il pardonne facilement. Le brave type, quoi…
Michel Albin : Grand (pointure 48)
et gros (113 kg), crâne rasé et frappé de cécité. Il est homosexuel et aime se
travestir en femme. Détective attitré du grand éditeur parisien Gaël Imart,
concurrent de Franck Joannic, l’éditeur bordelais des Éditions de l’Abat-Jour.
Michel est intelligent. Il a été l’amant de Paul Lugowski, son Popaul.
Paul Lugowski : Écrivain bisexuel érotomane
dont le succès repose sur sa prose torride. Il constitue le plus grand succès
commercial de ces dernières années, une sorte de Gérard de la Ville, comme lui
à la fois méprisé et jalousé. Joannic voudrait bien le récupérer. De son côté,
Imart refuse de perdre son gagne-pain et a envoyé Albin retrouver Lugowski.
Seulement voilà, l’écrivain est aussi ingérable qu’un Jack-Alain Léger.
L’ouvrage
principal de Lugowski est Aphorismes X.
Alexandra : Blonde pulpeuse
quinquagénaire, elle a de beaux restes. Ex-égérie de feu Gérard de la Ville,
elle est le détective de l’éditeur Plomb, concurrent de Gaël Imart et de
l’Abat-Jour. Alexandra a un accent autrichien. Elle est intelligente et sans
scrupules, mais possède plus de moralité que Victor.
Une bonne critique !
RépondreSupprimerJ'ai aussi apprécié les textes de Benoît Patris et Stéphanie Braquehais. Cependant n'ai pas encore tout lu ! Alors je risque d'apprécier encore d'autres textes... Bonne soirée ! :)
Merci pour votre retour, Jane !
RépondreSupprimerOui, c'est un risque à courir :) N'hésitez pas à me donner votre avis sur les autres nouvelles, y compris la mienne.