mardi 5 juin 2012

Critique de : Osamu Tezuka – Biographie 1928-1945 (manga)


Auteur : Tezuka Productions

Éditeur : Casterman pour l’édition française

Format : bande dessinée en noir et blanc de 229 pages (volume 1)

Date de parution : 2004
 

De son vivant, les Japonais surnommaient Tezuka Le dieu des mangas. Il est aussi connu au Japon qu’Hergé et Franquin en Europe. Il est le père des mangas modernes, celui qui a lancé la mode des grands yeux expressifs, aujourd’hui symbole graphique du manga. Ses œuvres les plus connues sont Astro Boy et le Roi Léo, mais aussi Black Jack, L’histoire des 3 Adolf et bien d’autres. Il fut un des artistes les plus prolifiques de tous les temps, avec en plus de dizaines de milliers de planches de mangas, pas moins de 60 dessins animés à son actif. Il a introduit dans ses mangas des procédés cinématographiques alors révolutionnaires, afin de donner l’impression de mouvement.

Ce premier volume de sa biographie se présente sous la forme réussie d’une bande dessinée en noir et blanc. Elle raconte l’enfance et l’adolescence  d’Osamu Tezuka, celui qui, ensuite diplôme de médecin en poche, préféra devenir mangaka que docteur.

La biographie est remarquable à plus d’un titre. D’abord elle est d’une longueur inhabituelle pour une bande dessinée, pas moins de 229 pages au format A4. Ensuite elle est passionnante par son contexte. Elle offre en effet un aperçu de la vie quotidienne au Japon dans les années 30 et pendant la seconde guerre mondiale, durant laquelle les souffrances des civils furent immenses. D’autre part, elle traite d’un sujet souvent attendrissant : l’enfance.

Enfin, elle présente la personnalité époustouflante de Tezuka. Dès son enfance, sa curiosité et ses goûts éclectiques sont hors du commun. Il se passionne pour les mangas (bien sûr) mais aussi pour les comics américains, les livres en général, le cinéma, les dessins animés, les collections d’insectes et de papillons, l’astronomie, le théâtre et le piano !

En classe puis à l’usine d’armement, dès qu’il y avait une pause, le jeune Tezuka dessinait des mangas. Il était encouragé par son professeur de dessin à une période où les mangas étaient mal perçus, pendant la guerre.

Il est l’illustration parfaite des trois éléments nécessaires à la réussite : le talent, le travail et la chance. De talent, il était bourré dès son plus jeune âge, comme son prof de dessin l’a décelé. Son énergie au travail était phénoménale : il passait souvent des nuits entières sur sa table à dessin. Enfin, il eut la chance de naître dans une famille aisée et de s’associer avec un scénariste de renom dès 1946 pour dessiner un manga long (200 pages), ce qui était nouveau à l’époque. Cette première grande œuvre connut un grand succès qui contribua à lancer l’engouement pour les mangas dans la région d’Osaka. Le dieu des mangas était né, le pionnier du manga moderne déployait ses ailes.



 

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3 commentaires:

  1. CookieandWhite5 juin 2012 à 14:10

    En effet, un auteur à découvrir, où l'on voit que les mangas ce n'est pas que pour les enfant et les ados !

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  2. Exact, il a commencé à dessiner pour les jeunes puis s'est tourné vers les adultes dans la seconde partie de sa vie.

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  3. Si ça peut vous intéresser, j'ai écrit un résumé de ce premier tome ici :
    http://www.tezuka.fr/vie-dosamu-tezuka-de-1928-a-1945/

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