Date de
parution : 1976
Genre : Néo-polar
C’est quoi le genre
néo-polar ? Selon Wikipédia : « L'ambiance du néo-polar est
souvent violente et macabre : il dénonce la société contemporaine, les
scandales politiques, affectionne le monde des marginaux et des exclus. Son
terrain de prédilection est la ville et plus spécialement l'univers glauque des
banlieues, il n'y a pas nécessairement d'enquête, mais la mort y est présente
sous une forme souvent dure, œuvre de psychopathes et de tueurs en séries
effrayants. »
Le style Manchette
déconcerte de prime abord avec ses répétitions et ses tournures bizarres qui
ressemblent à des fautes de syntaxe, mais sont, bien sûr, voulues. Des
néologismes syntaxiques, en quelque sorte. Au début, ça fait décrocher de
l’histoire. Puis on s’habitue et on s’aperçoit que son style ne manque pas de…
style. Il a une façon de décrire systématiquement les fringues des personnages
qui souvent n’apporte rien (comme de préciser la musique qu’ils écoutent), mais
parfois le narrateur en déduit quelque chose sur le caractère du personnage, et
alors c’est bon. Manchette aime aussi décrire les faits et gestes
prodigieusement anodins des persos, sûrement pour les humaniser et apporter une
touche de réalisme : genre, j’y étais, voilà exactement comme ça s’est
passé, tous ces détails, je ne peux pas les avoir inventés…
L’intrigue ?
Pas réaliste comme toutes les fictions genre thriller et apparenté. Ce n’est
pas ce qu’on lui demande. Un cadre rangé conduit un blessé à l’hôpital. Alors
sa vie bascule : deux tueurs tentent de le supprimer. Il ne sait pas
pourquoi, le pauvre bougre. Ça chauffe, il se sauve ; ainsi débute son
errance sanglante.
Durant ses
pérégrinations, le personnage principal s’interroge sur sa vie. En effet, au
lieu d’aller à la police, il a tout plaqué : femme, enfants, boulot… Que souhaite-t-il
faire de sa vie ? Et que peut-il ?
Globalement,
ce court roman a un style unique, des personnages attachants, une intrigue
bondissante. C’est du bon. Du très bon. Il est considéré comme le meilleur
roman de Manchette, avec La position du
tireur couché.
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RépondreSupprimerJe confirme, c'est un polar qui va plus loin, vers le vide existentiel, le spleen générationnel, dont les échos amplifiés fracassent nos sociétés dites avancées, aujourd'hui.
RépondreSupprimerMerci d'être passé, Alain.
RépondreSupprimerVous avez raison d'évoquer le thème du vide existentiel, très juste.