lundi 31 octobre 2011

Critique littéraire : Le joueur de Dostoïevski

E-Lu par Lordius sur Kindle 3 dans le cadre du Club des Lecteurs Numériques.
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Ce roman de Fédor Dostoïevski, écrivain russe connu surtout pour « Crime et châtiment » et « l’idiot » est paru en 1866. Contrastant par la taille sinon par le « poids » avec les deux pavés cités, le Joueur est un court roman qui se lit bien. Une qualité précieuse pour une œuvre du XIXème siècle, quand on songe à la lourdeur indigeste de « grands » auteurs comme Balzac, Flaubert Stendhal ou Marie Shelley (Frankenstein).
            Le roman possède deux thèmes principaux. L’addiction au jeu d’argent (la roulette), expérience de l’auteur. Mais aussi l’amour, l’amour romantique du XIXème siècle où les hommes tombaient facilement amoureux et ne semblaient pas dévorés outre mesure par le désir charnel. On peut regrouper ces deux thèmes : la passion, dévorante, dangereuse, destructrice.
            Au début, le narrateur ne souffre que d’une passion, mais qui le tourmente pas mal : il est très épris d’une jeune femme, qu’il semble pourtant peu connaître. L’amour est aveugle, dit-on et Dostoïevski l’illustre bien : la fille est inconstante, calculatrice, dissimulatrice et surtout folle. D’ailleurs ses nerfs lâchent, elle tombe malade.
            On se dit tant mieux pour le narrateur. Hélas ! Ne pouvant vivre sans obsession, il sombre dans la passion du jeu. Son besoin d’amour se métamorphose. Au diable le frustrant amour sentimental ! Fi de la mortifiante chasteté ! Il s’adonne aux joies du sexe avec une demi-mondaine qu’il entretient par ses gains au jeu.
            Dans la dernière partie, la plus sombre, le roman flirte avec le nihilisme. Le narrateur n’a que faire de l’argent qu’il gagne au jeu. Vite, il le dépense pour avoir une raison de jouer. Jouer pour rester libre (vivre sans travailler), jouer pour le frisson, le courage de « risquer sa vie ». Quand il ne joue pas, il s’ennuie. Quand il joue, il risque la prison pour dette. L’amour, l’argent ne l’intéressent plus. Reste le plaisir de gagner, de faire sauter la banque, de vaincre le hasard.


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3 commentaires:

  1. Ce blog est vraiment génial pour qui est passionnée comme moi dans ce domaine. J'ai parcouru quelques articles ! Très intéressant et ce dernier en particulier. Je ne sais pas où vous trouvez le temps de faire tout cela, moi j'ai essayé et j'étais vite en panne d'idées. Bon mais je dois être plus paresseuse que vous ! Merci de partager vos idées et votre regard avec les autres. J'aime votre style et je vous lis dès à présent.

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  2. Merci de vos encouragements, Madame !

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  3. très bonnes critiques qui donnent envi d'en savoir plus sur ces livres.

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