jeudi 17 novembre 2011

Critique littéraire : Les Américanoïaques de Rezvani



Né en 1928, Serge Rezvani est un artiste complet. Peintre, écrivain (romans et pièces de théâtre), auteur-compositeur de chansons. C’est lui qui a écrit pour Jeanne Moreau « Le tourbillon de la vie » et « J’ai la mémoire qui flanche ».
« Les Américanoïaques », publié en 1970, est une nouvelle burlesque, une délicieuse farce. Un couple de vieux clochards poivrots liquident à Cannes des marins américains à coups de bouteille, de « chopine ». Le style est délicieusement argotique. C’était l’âge de gloire de l’argot « littéraire » sous la férule du maître, San-Antonio et son Dard.
Rezvani a un talent humoristique sans égal, qu’il exprime merveilleusement dans la première partie. La seconde partie, plus sombre, se mue en satire politique et sociale, frôlant même le conte philosophique.
Comme son nom l’indique, l’œuvre est profondément américanophobe. Cependant, il doit être compris dans son contexte, la guerre du Vietnam.
Rezvani a indiqué qu’il n’écrirait plus un tel « pamphlet ». Mais sa déclaration date de l’an 2000, juste avant les invasions américaines d’Irak et d’Afghanistan…
Un texte à lire pour sa verve, son style exceptionnel, son humour vitriolique.

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