Scénario : Yoshichi Shimada
Dessin : Saburo Ishikawa
Date de parution au Japon : 2006. En France : 2009
« Une sacrée mamie » est tiré d’un roman de Youshichi Shimada vendu à plus de 4 millions d’exemplaires et adapté en série télévisée et au cinéma.
C’est l’histoire d’un enfant dont la maman est si pauvre qu’elle doit le confier à sa mère (la mamie donc) qui vit à la campagne, au Japon, en 1958. La mamie est très pauvre aussi, et la vie est très difficile, mais le garçon s’adapte courageusement. Mais attention ! Quand on dit pauvre à cette époque, ça n’a rien à voir avec les pauvres actuels, chômeurs souvent bedonnants et râleurs. Dans notre société, seuls les SDF connaissent cette pauvreté du Japon de 1958 qui flirte avec la disette : le garçon est obligé parfois de sauter le repas du soir. Et les protéines animales sont un luxe rare.
À cette époque, il n’y avait pas de congés payés et les gens travaillaient deux fois 35 heures par semaine. Aussi, sa maman a mis une année avant de trouver le temps de passer deux jours avec son jeune fiston. On est à des années-lumière des « aventuriers » pitoyables de Koh-Lanta qui pleurnichent quand ils n’ont pas vu leur progéniture depuis une semaine…
Le thème principal du manga est la dignité dans la pauvreté. L’enfant apprend qu’il n’est pas honteux d’être pauvre, de s’habiller avec des vêtements reprisés et de ne pas pouvoir pratiquer les sports à la mode (judo, kendo) par manque d’argent.
Un autre thème est la solidarité campagnarde. La mamie, pourtant très démunie, donne parfois de la nourriture à une famille qui en a encore plus besoin. À l’école, il n’y a pas de méchant élève pour pourrir la vie du héros, comme c’est souvent le cas dans les romans de jeunesse afin de créer une tension, un conflit. Inutile ici, car le grand ennemi est la misère.
On manque de tout, sauf de joie. Jamais l’histoire ne sombre dans la mièvrerie mélodramatique. Les personnages, suivant l’exemple de la mamie, sont heureux de vivre dans l’adversité, là où chez nous, qui croyons que tout nous est dû, une telle situation déclencherait des émeutes contre la faim et une grève générale, pas seulement chez les fonctionnaires.
Le dessin offre une grande expressivité des visages des personnages. Mais assez écrit, place aux illustrations :
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Bonne critique qui donne envie de le lire bien que le ton soit assez acerbe quant à notre société actuelle.
RépondreSupprimerOh, ce n'est qu'une mise en perspective, pour que le lecteur d'aujoud'hui appréhende les mentalités et les conditions de vie au Japon en 1958...
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